Je l’invite d’un mouvement des sourcils et d’un regard lunaire à se jeter devant moi au travers de la foule. Elle réceptionne positivement l’information qui va à l’encontre de toutes les convenances et m’autorise à étudier les courbes de son bas dos qui ondule parmi ces corps plus ou moins gras vissés à leurs lunettes au cul des navettes à passagers. Je n’ai jamais su entamer une conversation aussi je me contente de la suivre en admirant le spectacle.
- Comment t’es devenu marin, c’est même pas un vrai métier?
- On a toute la journée pour que je te raconte ça. Il faut d’abord m’extraire de cette cargaison de viande de congés payés. Tu vois le bar tabac à cent mètres? C’est là qu’on va.
