La psychette : Alors mon p’tit marinou, je t’ai finalement arrêté ?
Demoral : Oui, enfin, je ne voyais pas les choses tout à fait comme ça.
Et que voulais tu qu’il t’arrive d’autre ?
A la base, c’est moi qui aurais voulu vous attraper, et pas dans un hôtel subventionné par la sécurité sociale encore moins dans un lit une place dont il faudra m’expliquer pourquoi ils sont équipés de barrières aux pieds si ce n’est pour faire chier les grands.
Et voilà, tu t’emballes et tu retombes dans tes vieux travers. Explique moi ce qui t’amène ici.
La colère.
Quelle colère ?
Contre la médecine pour commencer.
Ne serait tu pas un peu ingrat, regarde tout ce que nous faisons pour toi ?
Ha oui, à l’automne vous me psychosomatisez une maladie du cerveau en prescrivant de m’enfourner la tronche à Noel dans une IRM pour me diagnostiquer à la rentrée que j’ai la cloison nasale déformée, un cervelet chatoyant mais que si j’ai soif en permanence, ben je n’ai qu’à boire moins d’eau.
Et tu aurais préféré que nous te trouvions une tumeur ?
Ben presque, oui. Au moins ma maladie aurait eu un nom et un traitement. Là, ça fait vingt cinq ans que je me bats contre la folie, que j’absorbe vos cachetons empiriques pour m’entendre dire que je suis normal et faut-il que je le répète en tant qu’alcoolique « que je boive moins d’eau ». C’est le patron du PMU qui a beaucoup rigolé en entendant cette sentence.
Et donc tu t’es remis à boire et tu te retrouves à nouveau en sevrage.
Rien à voir comme d’habitude.
Ha, c’est bien si tu es resté sobre.
Oui, on peut dire que trois litres de bière par jours, ça reste raisonnable, par contre …
Pardon ?!?
Ben quoi ?
Rien, continue, nous y reviendrons.
Par contre, donc, l’association qui m’a redonné goût à la vie expulsée de ses locaux, ça, c’est pas passé.
…
Même ça vous avez oublié ?
Mais non, mais non continue.
La plus vieille association culturelle d’Antibes, Antiboulenc, ça veut dire antibois en provençal. Une bibliothèque de vingt mille livres et des ateliers pour les travaux manuels virée, SDF malgré les efforts fabuleux de sa présidente auprès de la Mairie.
Vous trouverez d’autres lieux.
La présidente a découvert que les secrétaires municipales bloquaient les courriers. Se réservant entre elles et pour leurs amis « vrais artistes » les locaux disponibles pour leur retraite.
Mais que peux tu y faire?
Rien, précisément rien. Le système entier est vérolé.
Alors pourquoi venir te retirer ici ?
C’est-à-dire que je me suis imaginé que ces salopes devaient bien sortir le samedi soir dans les endroits branchés histoire de se faire asticoter la libido par leurs hommes de pouvoir et d’argent.
Ho mon Dieu !
Effectivement, mais ça va, ma cloison nasale est redressée et la policière qui s’est occupée de moi pendant que je pissais le sang en recomptant mes dents, mes côtes et mes points de dignité était vraiment charmante.
C’est malin, regardes où tu te retrouves maintenant. Tu penses vraiment avoir fait avancer les choses ?
Certes non, mais je suis conforté dans mes intuitions. Rien n’a changé depuis que l’humain est animal. La femelle recherche la protection du mâle dominant et ce, je vous l’accorde, n’est plus de nos jours qu’une histoire de genre.
Je ne comprends pas explique mieux.
J’ai étudié les sciences, me suis initié aux arts, peux tenir des discutions sur à peu près tous les sujets sauf peut être administratifs. Or si du temps où j’étais capitaine les conquêtes s’y pressaient, depuis que je ne suis plus rien socialement, avec le même discours, mon lit reste désespérément vide. Les femmes cherchent soit un protecteur soit un petit animal à domestiquer soit les deux.
Faute professionnelle grave. Il ne vous reste qu’un an pour que ma filleule ne vous attaque en procès pour charlatanisme.
Je vais prévenir les messieurs en blouse blanche.
Lolo EST la marraine de MA Bibliothèque.
Et qui veut vider vos étagères?
Les miennes personne. Celles de la ville, personne non plus si ce n’est ceux qui détiennent le pouvoir et s’octroient la qualité d' »artiste » sans contrôle d’aucun ministère..
Et pourquoi elle fait rien votre Lolo?
Parce qu’elle a décidé de suivre son Baloo quand il a décidé qu’ici c’était trop moche.
Je ne comprends pas , explique mieux.
. 33.
Je ne suis pas médecin
Ni députée, ni Maire c’est sûr. Autodafé, ça vous évoque un truc, malgré les apparences c’est féminin comme terme?
Ha, je vois, ta légère tendance à l’exagération.
C’est mon métier.
Et que puis-je faire?
Déjà une facture sans encaisser mon cash, histoire de continuer la conversation dans un établissement respectable.
Demoral : Patron psychette, Psychette Patron.
Le patron : …
La psychette : …
Demoral : Ta future Barmaid.
Le Patron : « … »
La psychette : 😉
Demoral : Un demi.
La psychette : Un Monaco.
Demoral : Tu bois un coup avec nous?
Le Patron : Tu m’offres quoi?
Demoral : Ce que tu aimes. Si tu me dis Dom Pérignon, je rachète l’établissement pour y enseigner la broderie.
La psychette : Pas trop rouge, le monégasque, s’il vous plait.
Tu es quand même un peu énervé , ne trouves tu pas?
Dès que j’en retrouve la force de vous la faire en direct.
What the fuck am I doing here?
Demoral : Ho, pardon Madame.
Ingrid : C’est quoi cette coupe de cheveux.
Waiting for a second participante to tell the truth.
Demoral : Ha, hello Ginou.
Ginou : What is this look?
Demoral : Long or short version?
Ginou : « … »
Demoral : Saturday around 12, everything was perfect in my life. But after the menage I couldn’t find my lighter. So I try to light my cigarette with the cuisinière. I smelt a strange thing on my face, it was my beaR.
La psychette : Mon p’tit marinou, que fais tu ici?
Demoral : J’ai la photo.
La psychette : C’est bien mais encore?
Demoral : J’ai aussi la musique.
La psychette : Je ne comprends pas, explique mieux.
Demoral : D’accord mais avant tout on pourrait pas arrêter le coup de la psychette et Demoral à chaque fois?
La psychette : …
Demoral : Ca prend un temps un temps fou à écrire et avec mon clavier dont les touches tombent en panne les unes après les autres, ça me pose des problèmes insolubles de mise en page.
La psychette : Mais bien sûr mon petit marinou. Tu sais, à part peut être Akissimo, ton lectorât est plutôt féminin et très intelligent. Elles comprennent bien qu’une ligne sur deux c’est moi qui parle.
Merci.
Bien et maintenant que tu es soulagé, exprime ce qui t’amène.
Ha baH j’sais plus du coup.
La photo, la musique.
Ha oui, merci , ça veut dire que je peux écrire un billet.
Formidable, c’est une activité très saine pour ton esprit torturé.
Ben oui mais je ne sais pas quoi raconter.
Décris juste tes pensées.
Et que croyez vous que je fasse depuis quarante quatre ans ?!?
Pas celle-ci, les autres, celles qui ne restent pas dans ta tête.
Isinuriez vous kilnyaka fixer le présent?
Si c’est ta conception de la création, pourquoi pas .
C’est quand le vrai rendez-vous?
Dans quinze jours, mon p’tit marinou.
Je vais y réfléchir.
Senza Sperenza.
Dis moi, mon p’tit marinou, elle est où la musique?
Ben sur mon Facebook.
Et comment je la trouve?
Ha bah, c’est sûr si vous m’suivez pas on va pas s’en sortir !
Mon p’tit marinou, ça fait longtemps que je te t’ai vu.
Quoi, c’est une convocation?
Tes derniers écrits m’inquiètent.
Ha, vous me lisez?
-Un impatient m’a posé un lapin. J’ai du penser à toi dans un moment creux.
– Ha bon, je pensais que vous aviez mieux à faire.
– D’habitude oui, mais là j’avais envie d’inutile
– Et alors?
– J’ai moi même pris rendez vous avec un spécialiste.
– C’est en effet l’effet que je fais : Donner envie de lire. Prêter à faire l’amour, avec les textes des autres et autres rimes en ex.
– Demoral, je te perds.
– Vous ne m’avez jamais trouvé.
– Très malin. Narre moi, comme tu sais si bien le faire une histoire de marin propre à te solutionner une névrose latente.
– Non.
– Et per que No ?!?
– Vous n’avez pas les moyens des mes histoires.
– Explique mieux, je ne comprends pas.
– Non.
– Alors pourquoi t’es venu?
– Pour tout autre chose.
– Explique, gigolo de Toi !!!
– On tient une piste.
– Tu te prostitues?
– Je préfèrerais.
– Trop obscure.
Demoral : Jai pris en pleine tête, entre les deux yeux, une idée qui m’a laissé entre les oreilles une place dont l’expression refuse de trouver la trace.
La psychette : Ha oui, je vois, tu vas revenir sur ta fumeuse théorie de la Dimension n.
Demoral : Oui.
La psychette : Vas y.
Demoral : Vous m’avez demandé de raconter des histoires passées et j’ai accepté.
La psychette : Mais oui et bravo, regarde, tu n’as presque plus besoin de consulter.
Demoral : Ben oui mais non. Vous, vous allez mieux mais moi j’empire.
La psychette : Comme Napoléon !
Demoral : Et en plus je vous contamine.
La psychette : Tu es vraiment très mignon. Tu gagnes toujours et tu me pousses à te demander de me laisser imaginer, sans aucun espoir de trouver un remède à ton mal, ton histoire au présent.
Demoral : Merci, j’avais peur que vous me demandiez de faire de la prospective.
La psychette : Accouche !.
Demoral : Par un enchaînement de situations improbables, je me retrouve impliqué dans un organisme au sein duquel, et c’est pour ça que je les ai choisies, je n’ai rien à faire sinon vaincre mes démons.
La psychette : C’est merveilleux.
Demoral. Ces démons sont la clef de leur réussite.
Demoral : Laissez tomber, je signerai quand même le chèque.
Alors que Moitessier, un marin, se désintéresse de la course de ses prix et de ses enjeux, un anglais Robin Knock-Johnson emporte amour gloire et beauté. Seulement, dans mes recherches, je découvre rapidement qu’il fut déclaré désespérément normal par les psychiatres de la course. J’ai vécu au moins vingt ans avec cette idée fausse dans la tête que le vainqueur était un autre de l’autre rive. Puis l’administration française m’a exclu et la marine britannique m’a accueilli. J’ai voulu en savoir plus sur ce gentleman sailor trop parfait. Dans une vidéo, il explique hilare comment, après avoir vidé ce qu’il lui restait d’alcool fort un matin coque retournée au large du cap horn, persuader des médecins des journalistes, en un mot des terriens, de le faire passer pour un mec censé. Que quand t’es dedans, c’est trop tard pour avoir peur.
La psychette : Pourquoi tu me racontes ça?
Demoral : Vous êtes gracieusement rétribuée par ma mutuelle pour répondre à cette question.
La psychette : Ne sois pas désagréable.
Demoral : Quand et où ai je le droit, depuis que je ne l’ai plus pour ma joie , d’exprimer ma colère mes doutes mes peurs depuis que le rêve est devenu ridicule. .
La psychette : Ici, vas y, lâche toi.
Bien. Je pense comprendre que mon avenir aussi bien au sein du XV de France, que de l’élite de la finance ni de l’intelligentzia à la mode est compromis. Cependant, ne rencontrant et n’aimant que des fous, je me demande s’il ne serait pas temps d’enfermer celles qui me disent » vous avez la cloison nasale déformée » alors qu’à la base, ça fait six mois qu’ils me font hyppomaniaquer sur un problème d’hypophyse. Ceci dit , selon la médecine légale, j’ai un très beau cervelet. Vous voulez voir, c’est comme un clito mais en plus beau?
La psychette : La tendance à la surexposition glandulaire est typique des névrotiques. C’est très bien mon petit marinou. Tu fais le deuil de celles que tu avais dans le caleçon et tu affiches à la donzelle de passage tes prédispositions à la séduction qui, manque de sexe, ne peuvent se terminer que par un affrontement. Tu est déçu et tel le bourdon sur une vitre trop transparente tu recommences le lendemain.
Demoral : J’ai envie de faire pipi.
La psychette : Tu voudrais pas essayer une autre thérapeuthe?
Demoral : Je me suis assis,, je me suis lavé les mains et je n’aime que vous.
La psychette : Tu es domptable. Agenda. Quatrième jeudi du mois.