La psychette : Mon p’tit marino, comment vas tu ?
Demoral : Si au moins vous me vouvoyiez, ça nous ferait une rime.
La psychette : Je ne comprends rien
Demoral : je recommence :
La psychette : Mon p’tit marinou, comment vas-tu ?
Demoral : Si au moins vous me vouvoyiez, ça nous ferait une rime.
La psychette : Bien. La séance dernière fût un peu dure, racontez moi un souvenir plus léger.
Demoral : Comme la fois où je me suis tapé la fille du Boss ?
La psychette : Toujours les extrêmes, non juste un moment heureux.
Demoral : Vous avez raison. De toute façon ce n’était pas sa fille. Mais elle en avait l’âge. Et n’avait semble-t-il rien contre l’inceste.
La psychette : Demoral !!!
Demoral : L’amarrage à Ponza. Vous vous souvenez ? La délégation de diplomates franco-suédoises ?
Nous nous étions fait défoncer le bastingage la nuit précédente au quai des millionnaires. Pour réparer, nous logeons désormais aux chantiers. De l’autre côté du port. C’est tellement moins glamour mais tellement plus charmant. Pour la manœuvre, pas d’assistance. Pendant que le capitaine manœuvre, je saute sur le quai, je noue de chaise, je remonte à bord en prenant appui sur le hublot de la cuisine et en m’aidant de ce qu’il reste de tubulure inox. Je recommence à l’arrière en grimpant, cette fois, sur les échappements. Les moteurs se taisent, tout s’arrête. Une assemblée d’académiciennes m’observe l’air béat. Bordel, faut faire les vitres.
La psychette : Je croyais que c’était vous le capitaine ?
Demoral : J’ai seize ans là, vous ne comprendrez jamais donc rien ?
