La brokeuse : T’es rentré ?
Demoral : Oui
T’es dispo ?
Non
Comment ça ?!?
Je forme le nouveau proprio du « San Antonio », un 15 mètres
C’est la princesse qui t’a appelé ?
Oui
Salope, j’en fais quoi de ma «Gitane » ?
Demande à papa il te trouvera une solution.
Mon père est face à moi. Nous déjeunons dans un de ces restaurants ouvriers qui n’ont pas oublié les vraies valeurs de la gastronomie simple. Son téléphone sonne, il ne répond pas. Lorsque la princesse, cette jeune et jolie importatrice de bateaux neufs m’a contacté, j’ai prétendu être encore à l’aéroport. Un repas avec mon daron est sacré et, disons le, plutôt épicurien.
Je fais bonne figure en arrivant au port de La Napoule. Sac de voyage en main, j’ai l’air d’un marin occupé. La princesse que je peine à regarder dans les yeux me présente le Boss. Tant par son physique que par son attitude, c’est Edouard Balladur. Il veut prendre la mer sans attendre. Je m’installe aux commandes pour lui montrer.
Principe fondamental, un bateau se manœuvre à l’inverse d’une voiture. C’est le cul qui tourne. Deux manettes extrêmement sensibles, une par moteur. Avant bâbord je vire à droite, avant tribord je vire à gauche. Une en avant une en arrière je tourne sur moi-même. Au milieu du port je lui cède la place pour qu’il s’exerce. D’entrée il me pousse les gaz à fond en avant. Se rendant compte de son erreur et voulant revenir au neutre il m’enclenche en arrière toute. Les deux mille chevaux hurlent, le bateau rue, les inverseurs font leur prière.
Après quelques essais plus fructueux je lui propose un accostage à la station essence. Il se présente un peu vite à mon goût mais je n’ose trop rien dire. A quelques mètres du quai son téléphone sonne. Il lâche tout et commence à parler affaires. Je m’étonne de m’entendre sermonner un grand ponte de la finance.
Un peu vexé Edouard me demande si nous pouvons nous diriger vers les plages de Saint Tropez. Avec les moyens modernes la navigation ne devrait plus être un problème. En route je lui montre les deux ou trois cailloux à éviter notamment la cardinale sud de la chrétienne vers laquelle il se dirige allègrement. Arrivés à destination, le mouillage est catastrophique. Il peine à comprendre que ce n’est pas l’ancre mais le poids de la chaine qui tient le bateau.
- Peut être serait il judicieux que vous nous accompagniez en Corse cet été ?
- Oui certes.
- Quels seraient vos émoluments ?
- Au prix du marché
- Très bien, je vous invite à déjeuner.
- Heu … avec plaisir.
J’ai une révélation, Dieu est une salade fraîcheur.

👍
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Pas encore tout compris! Pas sûr de faire la différence entre réalité et mise en scène. Peu importe. Continue…
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Je ne suis pas certain d’avoir tout compris car je ne connais rien à la navigation.
Je prends mon pied à la lecture des aventures du ‘Captain’ mais j’ai encore de la peine à faire la différence entre la réalité et l’affabulation.
Mais ça viendra…
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Ce sont les souvenirs qu’il me reste de mon début de carrière. A l’instar de ce que raconte un marin au bar c’est un peu enjolivé mais ça reste assez proche de la réalité. Merci de me suivre et tant mieux si ça te fait prendre ton pied. Mon but est de faire découvrir ce milieu du yachtisme méconnu.
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Coïncidence: Ayant reçu la collection complète de Tintin pour mon anniversaire, je suis en train de tout relire. Donc mes deux références à la navigation sont les capitaines Demoral et Archibald Haddock…
Pour ma part j’ai skié 400 km par moins 38° en Laponie et suis monté à 7800m sur les pentes du Cho-Oyu. Amicalement, entre aventuriers!
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Montagne, mer, désert ça revient au même délire. Le premier livre que j’ai lu à l’école était « premier de cordée » de Frison Roche. Son évocation de la nature m’a subjugué. J’ai ressenti un peu la même chose avec Théodore Monod. Comme j’étais d’une famille de pêcheurs, j’ai choisi la mer. Si tu veux t’initier je te conseil « la longue route » de Bernard Moitessier.
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Moitessier, c’est celui qui a dit: je n’ai pas lu la bible… c’était écrit trop petit non?
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Je ne connais pas cette citation mais ça pourrait lui ressembler
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