Retour sur La Napoule.

La brokeuse : Tu es rentré ?

Demoral : Oui.

La brokeuse : Tu es dispo ?

Demoral : Oui.

La brokeuse : Un treize mètres pour Hammamet ça te dit ?

Demoral : Oui.

La brokeuse : Tu prends combien ?

Demoral : Pourquoi, c’est payé ?

La brokeuse : Tu me désespères. Ton équipier t’attend.

Demoral : Rhoa non !

La brokeuse : C’est le futur capitaine du bateau. Un ancien de la Marine Tunisienne.

Demoral : ho putain, un militaire !?!

Je ne peux pas prétendre que mon armée se soit bien passée. Pourtant tout avait bien débuté. Le dernier Boss de ma dernière croisière avant mon départ sous les drapeaux m’avait repéré. En guise de pourboire, il me tendit sa carte et me dit : « envoies moi un cv et une lettre de motivation, je vois ce que je peux faire pour toi ». Une semaine plus tard je recevais la copie d’une lettre à entête de l’assemblée nationale, adressée au ministre de la défense et qui commençait ainsi : « Monsieur le Ministre, je voudrais vous attirer l’attention sur le cas de Monsieur  Demoral … »

Je fus enrôlé comme simple soldat , certes, mais au Fort de Vincennes. J’enfilais mon uniforme à huit heures le matin pour le quitter à dix sept et rentrer chez ma copine de l’époque deux arrêts de métro plus loin. La patrie ne me demandait rien d’autre que de chercher mon premier vrai travail. Au bout de cinq mois, j’avais passé quatre des cinq entretiens pour intégrer un grand cabinet de consultants. Le jour du dernier, mon capitaine d’escadron me refusa la permission de sortie sous prétexte que j’étais un peu agité ces dernières semaines.

Tout trouffion que j’étais, j’ai mis la révolution dans la caserne jusqu’au colonel et je me suis évadé. Les tours de La Défense n’ont pas vu mon ombre ce jour là. Mon premier naufrage est intervenu durant une traversée de Paris. J’ai passé la soirée avec Dieu et le Diable. Il paraît que mon inconscient s’est exprimé. Ca m’a valu cinq semaines de repos dans un joli hôtel des armées du côté de Percy. L’accueil etait excellent, les chambres bien capitonnées. Un an pour m’en remettre.

La Brokeuse : Mustapha Demoral, Demoral Mustapha.

Mustapha : J’ai vérifié les niveaux. J’ai vérifié le matériel de sécurité. Tu as pris la météo ?

Demoral : Non.

Mustapha : T’as raison, de toutes façons c’est anticyclonique pour encore un bon moment.

Demoral : Je vais faire les courses. D’habitude je prends charcuterie et bière de chantier mais ça risque de ne pas te convenir.

Mustapha : Très bien pour moi. N’oublie pas le Rhum.

J’ai la révélation : Dieu est uniforme.

Je découvre qu’il ne faut pas dire baie de Cannes mais golfe de La Napoule.

Chapitre suivant

Pour plus de détails sur le pétage de plombs :

Ici

Houlà

Et là comme ça on arrêtera de dire que j’en branle pas une.

Et le dernier, c’est pour ma gueule.

3 réflexions sur “Retour sur La Napoule.

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